Frédéric (Robin des Toits) - 28 janvier 2013 (lien)
Lettre d’un cobaye au ministre de l’industrie et de la maladie,
France, le 25 Janvier 2013
M. le ministre
J’exerce depuis mon plus jeune âge le métier de
cobaye. J’ai pris matin, midi et soir mes doses de pesticides et de nitrates
grâce à mes actes d’achats raisonnés, j’ai mangé de la vache folle, aux
hormones et aux antibiotiques, j’ai relevé mes sauces vinaigrettes d’huile de vidange (lien)
mélangée à l’huile de table, j’ai ingurgité mon quota de mercure via les
amalgames dentaires, les vaccin et les ampoules basse
consommation, j’ai, comme tout un chacun, bien profité des vapeurs d’essence et
de diesel, j’ai respiré à pleins poumons les fumées d’usines et
d’incinérations, j’ai acheté toutes les versions de gogol-phone sans exception,
j’en suis à mon 62ième modèle qui me donne toute satisfaction question
vertiges, migraines et Alzheimer… Certes j’ai échappé en partie aux radiations
nucléaires grâce aux frontières qui arrêtent les nuages mais ma thyroïde me
dit que j’ai dû en bénéficier un tant soit peu… J’ai occupé cet emploi à plein temps, 24 heures sur 24, sans un jour de congé,
d’arrêt de travail ni même de grève. Le salaire que j’ai versé à l’industrie de
la maladie a été à la hauteur de mon engagement pour la cause nationale de la
croissance économique. Je ne vous écris pas pour vous demander une médaille car j’estime avoir été largement récompensé des bienfaits de mon activité.
Aujourd’hui en effet, je peux tester
toutes les nouveautés de l’industrie pharmaceutique. Ce qui
m’inquiète voyez-vous, c’est qu’avec les déremboursements partiels de soins,
je ne dispose plus d’un budget suffisant pour continuer à consommer toutes les
nouveautés qui sortent sur le marché. Par conséquent, je sollicite auprès de
vos services une aide exceptionnelle pour le redressement productif et le
développement nécro-nomique. Cette aide pourrait prendre la forme d’une
allocation ou d’une prime d’ancienneté réservée exclusivement à des achats
figurant sur une liste garantie 100% cobayes. Je tiens à vous rassurer quant au
coût d’une telle mesure, sa durée sera nécessairement limitée, étant donné
que je suis arrivé au bout du rouleau. Je vous remercie d’avance pour votre réponse. Frédéric
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