dimanche 2 octobre 2011

Les statistiques sur la pauvreté, à revoir

LE MEXIQUE, ENTRE USA ET HAÏTI

Le Mexique, considéré comme un pays "moyen" au niveau de la pauvreté (équivalent des USA*) comprend en fait en deux territoires fort différents, le Nord et le Sud... le Sud "indigène" dont le niveau est celui d'un des pays les plus pauvres du monde (équivalent de Haïti). Ce qui signifie arithmétiquement que le Nord du Mexique est à un niveau supérieur aux States (globalement).

Des chaussures confortables, élégantes... et des pieds nus usés,
-indiens- côte à côte: symbole du Mexique

Mortalité infantile : 5% dans les états du Sud, une des plus fortes
Trafic d'enfants hautement suspectés (voir lien)

Peut-on trouver là une réponse à la terrible question posée dans l'article sur Florence Cassez : quid du gosse mutilé dont l'oreille ensanglantée avait été envoyée au père d'un autre enfant kidnappé mélangée au sang de son fils pour lui extorquer une rançon.. dont personne ne parle ? [Un cadavre bienvenu? Comment est-il mort?] Ainsi qu'à une autre question (sur les hormones de croissance) bien antérieure. L'horreur au quotidien. (lien) Au moins l'affaire Florence Cassez aura-t-elle eu le mérite d'en faire sortir d'autres, incommensurables [des "détails" (!) noyés dans les flots d'argumentations serrées à son sujet]. Du zéro à l'infini pour ce qui est du battage médiatique, de l'infini au zéro pour ce qui est de la gravité des faits: il n'est parlé de cet enfant que pour supputer de l'innocence ou -du degré d'implication- de la jeune femme maîtresse à l'époque du kidnappeur. Y compris de la part d'humanistes généreux. Le petit mort ou mutilé dont nous ne savons rien (?!) est mexicain, la détenue dont nous savons tant, française.
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EXPLICATION
* Lorsqu'on lit que les USA sont l'"état" le plus riche du monde avant le Japon, il faut pondérer ces chiffres en fonction des inégalités. Une manière plus juste d'évaluer un pays (non pas en fonction d'une moyenne qui ne signifie rien) est d'examiner son indice de pauvreté humaine (IPH2) c'est à dire son niveau de pauvreté global évalué selon divers critères : manque de moyens alimentaires, c'est à dire la proportion de gens, enfants compris, qui ont faim; moyens alimentaires suffisants mais non pour les vêtements, la scolarité des jeunes, la santé, c'est à dire la proportion de gens qui arrivent juste à manger à leur faim, sans pouvoir envoyer leurs gosses à l'école ni les soigner ou vêtir convenablement, point final ; moyens alimentaires ainsi que de vêtements, santé, scolarité suffisants mais rien d'autre ce qui signifie buget bouclé =0 une fois ceux-ci satisfaits etc. C'est ainsi que les States, pays le plus riche du monde est pourtant considéré comme un pays de pauvreté "moyenne". Un exemple : lors des rapports d'autopsie, l'élément indiqué juste après la race le sexe et l'âge est... le "niveau alimentaire" (!) Ainsi pouvait-on lire avec stupeur de Marylin Monroe : "femme, blanche, 38 ans, non sous alimentée" (!) Et oui, dans le pays "le plus riche du monde", la première rubrique sur l'état de santé d'un homme concerne sa sous alimentation éventuelle ! Dans le tableau que l'on voit plus haut, les USA (et la Suisse) se situent au dernier rang (IPH 2 maximum) des pays développés bien que son PIB soit le plus élevé : USA et Suisse sont donc les plus pauvres des pays développés! Un pays peut être "riche", puissant, premier créateur de ressources industrielles, bien armé, ultra interventioniste... et aussi un des plus "pauvres".
Et ce n'est pas tout: la Suisse de sucroît est affectée d'un mauvais rang d'IDH [qui évalue non pas le niveau de vie mais sa qualité hors finances (santé, éducation, transports, système de compensations sociales etc)] qui peut parfois pallier un fort IPH : exemple, un pays à fort IPH (pauvreté importante) comme le Canada et la Belgique mais qui bénéficie d'infrastructures sociales efficaces peut ainsi avoir un bon IDH. (Ecoles, fac, musées, bibliothèques... gratuits, restau u de très faible coût ou gratuits, transports, santé idem etc..)

Ainsi faut-il saluer la Belgique, "pauvre" mais qui accorde systématiquement (et rapidement) des bourses d'études (aux étudiants étrangers, réfugiés ou non), la gratuité de leur inscription, un logement... et une aide alimentaire (1) suivie de "jobs" aux horaires souples payés tout de suite, ceci sans les lenteurs administratives que l'on connaît en France. Dans une situation difficile -y compris alimentaire- je me souviens avoir été reçue le jour même où j'en ai fait la demande par Mr de Wallhens (le "de Gaulle" belge) directeur de l'Univ (imagine-t-on Leroy-Ladurie, de bien moindre fame, recevoir quasiment sans RV un étudiant étranger débarqué d'une semaine, dans la misère et à ce sujet précisément ?) qui m'octroya tout cela dans la même journée... moi qui ne lui demandais que de m'inscrire gratuitement ou de m'autoriser à suivre les cours, le coût étant prohibitif. Il balaya de surcroît mes remerciements émus d'un revers presqu'arrogant involontaire (sa stature et son allure davantage celles d'un bûcheron flamand que d'un évêque, un monument dans tous les sens du terme, rendaient ses gestes plus amples qu'il ne l'eût voulu) : "ne me remerciez pas Madame, c'est vous qui nous faites l'honneur de venir vous réfugier chez nous et non l'inverse." (!!) Une bonne leçon à la France pays des droits de l'homme que nous a donnée là un pays -et un homme- qui malgré sa célébrité (philosophe, il fut aussi compagnon de De Gaulle, sauveur de l'oeuvre de Husserl etc) n'a pas jugé indigne de recevoir au pied levé une petite étudiante française liée à un proscrit d'un autre pays.

(1) Les surplus des restau u étant systématiquement distribués aux étudiants ou à des pauvres quelqu'ils soient,  il suffisait d'arriver à la fermeture (et de manger assez vite!) sans aucun méjugement de la part de ceux qui les servaient, eux-mêmes souvent "jobistes" étudiants engagés pour quelques h et payés tout de suite. Pas forcément les plats qui avaient eu le plus de succès mais baste, en France personne n'y avait pensé. Il arrivait que certains desserts soient exprès cuisinés en nombre ! Vivent les frites à la mayonnaise.

Oui, l'IDH n'est pas toujours identique à l'IPH ! Sur ce coup, les USA seraient au niveau "moyen" et la bonne Suisse visonneuse qui cumule mauvais IDH et fort IPH  remporte donc le bonnet d'âne du pire pays pour les pauvres* et partant, du meilleur pour les riches [ça va au fait Johnny, le dos? Tu prends bien tes médocs ? Gaffe tout de même, regarde le blog à ce sujet, les médocs, c'est pas le pied, du moins certains -liste-.]

*Voir le commentaire qui suit de Rensk (lien avec l'article du "post) sur la manière dont sont calculées les "rentes" en cas d'accident du travail. "la différence d’approche entre l’Europe et la Suisse question invalidité est énorme... et c’est très compliqué (depuis 2000 je suis en procédure contre l’AI, la dernière instance renvoie le tout à la première et on recommence...) En Europe c’est un défaut corporel qui est pris en compte pour l’invalidité, en Suisse c’est le niveau de différence du salaire avant et après le handicap qui vous donne droit à une rente! le dégât au corps ne compte pas. Un politicien bernois en chaise roulante au parlement fédéral, vu qu’il ne perd pas d’argent, n’a droit à aucune rente d’invalidité, seule la chaise, son entretien et la voiture spéciale est payée... Un maçon se voit donc proposer avec son dos opéré 5 fois pour la même cause... de faire un travail dans l’horlogerie assis 8 heure par jour... Maçon salaire 5'000. Horloger salaire 5'000 = aucun droit à une rente d’invalidité... Que vous soyez capable avec vos grosses mains de faire de l’horlogerie ne compte pas, ils ont trouvé comment vous virer de vos rentes!" Le 17/02/2011 13:20




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